Conférence de Jean-Claude CAISSARD « Rendez-moi mon parfum ! »

La rose, ou plutôt les roses, fascinent l’humanité depuis l’Antiquité par leur beauté et leur parfum. À partir de quelques espèces d’églantiers sauvages, l’homme a créé près de 30 000 variétés. Aujourd’hui, la rose est l'un des symboles les plus forts de l'amour, vendue à des millions d'exemplaires chaque année, notamment lors de la Saint-Valentin. Pourtant, il est extrêmement rare d'offrir un bouquet véritablement odorant. La plupart des bouquets vendus par les fleuristes sont en effet dénués de parfum. Pourquoi ne choisissent-ils pas des roses parfumées ? Ont-ils seulement cette possibilité ? Depuis plusieurs années, les rosiéristes s'efforcent de redonner du parfum aux roses coupées et les biologistes commencent à comprendre les raisons de leurs difficultés.
Les professionnels évoquent souvent plusieurs raisons : les pétales des roses modernes sont trop épais pour permettre au parfum de se diffuser, ou bien la plante manque d’énergie pour en produire. Certains affirment même que les roses mettent leur parfum "en réserve" dès qu'elles sont coupées, ou que des incompatibilités génétiques existent entre le sexe de la fleur, sa couleur, sa durée de vie et son parfum.
Depuis plus de vingt ans, ces hypothèses ont été soumises à des tests en laboratoire, et les résultats sont étonnants : il semble que le parfum, en réalité, marque la fin de vie de la fleur. Ces découvertes ouvrent la voie à de nouvelles stratégies de sélection des variétés, combinant à la fois une bonne tenue en vase et un parfum délicat.